Appel à candidatures pour une formation en écriture scientifique au Cameroun

Le Réseau des journalistes scientifiques d’Afrique francophone (RJSAF), en collaboration avec le Journalists Network for Maputo Action’s Plan (JNMAP), lancent un appel à candidature pour la participation à un atelier de formation en écriture scientifique qui se tiendra du 11 au 12 juillet 2023 à l’hôtel Prodiges Yaoundé.

L’atelier vise à partager avec les participant.e.s des techniques sur les spécificités de l’écriture scientifique, sur les  rouages de la scientificité d’un article ainsi que les outils pratiques, la méthodologie et les compétences nécessaires pour raconter la science.

L’atelier s’adresse à une vingtaine de journalistes scientifiques des régions du Cameroun retenus après évaluation de leurs dossiers par un jury.

Les frais de participation et la restauration de ceux et celles qui seront retenu.e.s seront entièrement pris en charge par les organisateurs.

L’atelier de formation est axé sur le thème : « Comment écrire la science ? ».

Les candidat.e.s intéressé.e.s devront envoyer un dossier composé de: 

  • Une brève biographie (200 mots maximum);
  • Une lettre de motivation résumant votre intérêt et vos attentes de la formation (300 mots maximum)
  • Trois reportages sur la santé, l’environnement, les TIC ou un sujet en lien avec la science publiés entre le 31 mai 2022 et le 31 mai 2023
  • Un engagement à suivre les travaux jusqu’au bout et à produire au moins un reportage sur l’atelier (150 mots maximum).

Les dossiers de candidature doivent être envoyés à l’adresse concours@rjsaf.com au plus tard le mardi 12 Juin 2023 à 17H00, heure locale. Les lauréats seront notifiés par mail le 30 juin 2023.

Le Réseau des Journalistes Scientifiques d’Afrique Francophone est né à Lausanne, en Suisse, lors de la 11e conférence mondiale des journalistes scientifiques. Il a pour mission la promotion du journalisme scientifique dans l’espace francophone.

Créé en 2012, le Journalists Network for Maputo Action’s Plan (JNMAP) est un réseau qui regroupe des hommes et femmes des médias engagés dans la promotion de la santé et du développement au Cameroun.

Les lauréats des bourses d’enquête de la Conférence mondiale des journalistes scientifiques francophones 

Nous avons le plaisir de vous annoncer les huit projets retenus dans le cadre des bourses d’enquête de la conférence mondiale des journalistes scientifiques francophones. Une bourse de 16 000 euros pour encourager des enquêtes journalistiques sur des sujets scientifiques en lien avec la crise climatique et écologique.

Cette bourse est à l’initiative du Réseau des journalistes scientifiques d’Afrique francophone (RJSAF) en partenariat avec l’Association des journalistes scientifiques de la presse d’information (AJSPI), l’Association suisse pour le journalisme scientifique (ASJS) et l’Association des communicateurs scientifiques du Québec (ACS).

32 candidatures de projets d’enquêtes (collaboratives et individuelles) ont été soumises par 47 journalistes dont 38 hommes et 9 femmes venant de la Côte d’Ivoire, de la Guinée, du Cameroun, du Bénin, du Mali, du Burundi, de la Mauritanie, du Togo, du Burkina Faso, de la République démocratique du Congo, du Tchad, du Sénégal, du Rwanda et de la France.

Après plusieurs mois d’évaluation, le jury a procédé à la sélection des projets lauréats:

  1. Menaces des ravageurs : l’or blanc du Bénin dans le viseur – Laurelle Sounouvo (Benin), Fulbert Adjimehossou (Bénin) 
  2. Enquête dans les zones minières de l’Est du Cameroun sur l’impact écologique, sanitaire et social sur la population – Sintia Dounang (Cameroun), Gibrile Kenfack (Cameroun), Romulus Dorval Kuessié (Cameroun)
  3. Les conséquences de l’érosion côtière au Bénin et Togo et les résultats du projet WACA pour lutter contre ce phénomène – AGOSSOU Hippolyte (Benin) NAMMAGUE Hector (Togo) EZIN Jean-Luc (Bénin) 
  4. Quand la savanisation crée la rareté des poissons dans le lac Edouard et provoque un conflit entre la RDC et l’Ouganda – SENGENYA Claude (RDC), Hervé Mukulu RDC)
  5. Intelligence artificielle dans la gestion des catastrophes au Rwanda – Aimable Twahirwa (Rwanda) 
  6. L’impact de la sécheresse et du déficit pluviométrique sur les centrales hydroélectriques  –  Ferdinand Mbonihankuye (Burundi), Arthur Bizimana (Burundi) 
  7. Changement climatique et prolifération des usines de farine et d’huile de poisson: vers la disparition des petits pélagiques sur les côtes sénégalaises? – Kuessi Togbe Giraud – Sénégal
  8. Enquête sur les menaces sur la population d’abeilles au Burkina Faso Mahamadi SEBOGO (Burkina Faso)

Journée thématique sur l’intelligence artificielle: Déconstruire les mythes, explorer les réalités et anticiper l’avenir

Journée thématique sur l’intelligence artificielle: Déconstruire les mythes, explorer les réalités et anticiper l’avenir

Le Réseau des journalistes scientifiques d’Afrique francophone (RJSAF) organise une journée thématique dédiée à l’intelligence artificielle (IA) le 1er juillet 2023. Cet événement vise à rassembler des experts, amateurs de sciences et de découvertes, chercheurs et des professionnels, pour échanger sur les mythes, les réalités et l’avenir de cette technologie en pleine expansion.

La manifestation d’hystérie collective autour de l’intelligence artificielle dès le lancement en novembre 2022 de l’agent conversational ChatGPT développé par l’entreprise américaine OpenAI, montre qu’elle a marqué les esprits comme à la fois l’une des avancées technologiques les plus passionnantes de notre époque et une révolution numérique.

Une révolution qui caracole dans tous les domaines scientifiques et secteurs d’activités, que ce soit dans les transports, les finances, les assurances, l’immobilier, l’industrie, l’énergie, l’agriculture, la santé et même de l’éducation. Elle est la technologie la plus poussée sur laquelle travaillent les géants du numérique qui, en même temps, s’inquiètent de sa percée.

Cette percée suscite des débats philosophiques, scientifiques, éthiques, juridiques, économiques et sociétaux. Des débats qui déchaînent les passions et génèrent autant de controverses et d’alertes de la part de ceux qui ne voient en cet outil qu’une menace potentielle pour leurs métiers et qui estiment, par ailleurs, qu’il pourrait échapper à ses créateurs et devenir hors de contrôle.

Dans ce contexte, le RJSAF organise le 1er Juillet 2023, une journée thématique sur l’intelligence artificielle pour échanger sur les mythes, les réalités et l’avenir de cette technologie.

 

Une journée pour :

● Déconstruire les mythes et les idées fausses entourant l’intelligence artificielle

● Explorer les applications et les opportunités offertes par l’IA, notamment pour les journalistes

● Analyser les perspectives et les opportunités que l’IA présente pour les technophiles et les passionnés de sciences

● Examiner les possibilités et les avantages de l’IA pour un pays comme le Togo et sa jeunesse

● Proposer un manifeste d’appropriation de l’Intelligence artificielle au Togo

Une centaine de personnes sont attendus pour prendre part aux échanges de cette journée. Cette journée va permettre de stimuler la réflexion, de partager des connaissances et d’inspirer de nouvelles perspectives sur l’intelligence artificielle. Les résultats de l’événement seront compilés dans un rapport qui fournira des recommandations pour une meilleure intégration de l’IA dans les domaines du journalisme, de la technologie et du développement au Togo. A l’issue des travaux, un manifeste d’appropriation de l’IA sera discuté et publié.

Public attendu :

Les participants comprennent :

  • Des étudiants, des jeunes intéressés par les nouvelles technologies,
  • Des entrepreneurs et primo entrepreneurs,
  • Des chercheurs,
  • Des acteurs et aficionados de l’IA,
  • Des journalistes spécialisés,
  • Des technophiles, des philomathiques,
  • Des décideurs politiques,
  • Des représentants de la société civile.

 

Partenaires:

  • Nunya Lab ( incubateur),
  • CUBE ( incubateur),
  • Togo First
  • Darkaa

Le Réseau des Journalistes Scientifiques d’Afrique Francophone (RJSAF) est une association à but non lucratif, créée lors de la 11e conférence mondiale des journalistes scientifiques à Lausanne, en Suisse. Notre objectif est de valoriser, promouvoir et faciliter la vulgarisation de la science au sein de l’espace francophone.

Avec plus de 300 membres, notre réseau rassemble des journalistes scientifiques engagés à travers l’Afrique francophone. Nous croyons fermement que la science et la communication scientifique jouent un rôle essentiel dans le développement de nos sociétés et dans la prise de décisions éclairées. Nos actions se concentrent sur plusieurs domaines clés. Tout d’abord, nous nous engageons à vulgariser la science dans les pays francophones, en rendant les connaissances scientifiques accessibles et compréhensibles pour tous.

Nous favorisons également la collaboration entre les journalistes scientifiques d’Afrique francophone, encourageant les échanges de bonnes pratiques et la diffusion d’informations pertinentes. En outre, nous travaillons activement à la promotion du journalisme scientifique en tant que profession à part entière. Nous organisons des ateliers, des prix et des concours visant à reconnaître et récompenser l’excellence dans ce domaine.

Nous offrons également des bourses et des formations pour renforcer les compétences des journalistes scientifiques et les aider à rester informés des dernières avancées scientifiques. Le RJSAF se positionne comme une plateforme d’échanges et de partage de connaissances, favorisant le dialogue entre les acteurs de la science, les journalistes et le grand public.

Nous sommes convaincus que la diffusion de l’information scientifique de qualité contribue à une société plus éclairée et mieux préparée à relever les défis du monde moderne. Ensemble, nous travaillons à renforcer la voix des journalistes scientifiques d’Afrique francophone et à promouvoir la science comme un pilier fondamental du développement et du progrès dans toute l’Afrique francophone.

 

Postulez au concours de Reporters d’Espoirs !

Ce Prix va distinguer des reportages de « journalisme de solutions » écrits en langue française, réalisés par des jeunes de 15 à 30 ans partout dans le monde, quel que soit leur parcours, avec un accompagnement personnalisé proposé aux candidats.

Une dotation de 10 000 euros sera remise aux 6 meilleurs reportages comme suit :

3 prix dédiés aux pays non francophones

  • un premier prix de 2500€,
  • un second prix de 1500€,
  • et un troisième prix de 500€

3 prix dédiés aux pays francophones

  • un premier prix de 2500€,
  • un second prix de 1500€,
  • et un troisième prix de 500€

Le Prix va soutenir 6 reportages écrits, couvrant des problèmes et des initiatives qui contribuent à une société européenne inspirante, solidaire et durable. Votre sujet doit porter sur une thématique d’intérêt général : servir une population. Votre reportage doit être :

  • Ecrit et anglé solutions (voir la méthodologie du journalisme de solutions)
  • Inclure une dimension européenne forte (des initiatives européennes répondant à des enjeux européens, une coopération entre plusieurs acteurs européens, etc.).
  • Faire entre 5 et 10 feuillets (soit 7 500 à 15 000 signes/caractères espaces compris).
  • Inédit ou a été publié après le 1er septembre 2022 (dans ce cas vous devez l’actualiser avec des données à jour).

Les candidatures sont ouvertes jusqu’au 30 juin 2023. Une cérémonie de remise de Prix à Paris est prévue en automne 2023.

Tous les critères sont disponibles sur : https://reportersdespoirs.org/prixeuropeen/

Le RJSAF rejoint la Fédération mondiale des journalistes scientifiques

Le RJSAF rejoint la Fédération mondiale des journalistes scientifiquesLe Réseau des journalistes scientifiques d’Afrique francophone (RJSAF) se réjouit d’annoncer qu’elle est désormais membre de la Fédération mondiale des journalistes scientifiques (WFSJ) qui représente 67 associations de journalistes scientifiques et environ 10 000 journalistes scientifiques du monde entier.

La WFSJ accueille des membres pour un dialogue positif et productif sur tous les aspects du journalisme scientifique, y compris, mais sans s’y limiter, les progrès de la recherche, les défis, les opportunités et les tendances. C’est une communauté de professionnels qui se consacre au développement de compétences en journalisme scientifique.

L’adhésion du RJSAF à la Fédération mondiale des journalistes scientifiques présente de nombreux avantages pour les journalistes scientifiques d’Afrique francophone, parmi lesquels, l’accès à des formations, à des webinaires et des séances d’information. Aussi, elle permettra davantage la connexion et la collaboration avec des collègues de divers horizons.

Les membres des associations en règle vis-à-vis de la Fédération mondiale des journalistes scientifiques pourront obtenir des cartes de presse internationale, qui leur seront utiles dans l’exercice de leur profession de journaliste scientifique. Et ce, partout dans le monde.

Le Réseau des journalistes scientifiques d’Afrique francophone est né à Lausanne, en Suisse, lors de la 11e conférence mondiale des journalistes scientifiques. Le RJSAF œuvre à la vulgarisation de la science dans les pays francophones. Il facilite la collaboration entre les journalistes scientifiques d’Afrique francophone et les chercheurs. Le Réseau promeut, dans l’espace francophone, le journalisme scientifique. 

Bourse pour la conférence des journalistes scientifiques francophones

Face aux enjeux planétaires, les compétences en journalisme scientifique sont plus que jamais nécessaires. Les journalistes doivent en effet couvrir au mieux les controverses sociales, environnementales et scientifiques et lutter contre la désinformation. En jeu, un travail journalistique exigeant, un fact-checking rapide, des investigations poussées sur des sujets sensibles et souvent complexes comme celui du climat qui est une crise majeure.

 

Les journalistes ont besoin de compétences scientifiques pour couvrir le climat d’autant plus que ce thème touche toutes les sphères de la société et tous les domaines de la science, que l’on parle de climatologie, d’adaptation aux changements climatiques, d’environnement, de biodiversité, d’agriculture, de santé, de maladies émergentes ou négligées ou de sécurité alimentaire.


C’est dans ce contexte que la nécessité de réunir des journalistes scientifiques de divers horizons s’impose, d’abord pour tirer les leçons de la crise de l’information que nous venons de traverser, ensuite pour mieux jouer notre rôle face à la crise climatique. Cet enjeu touche toute la planète et, partout, ce sont les populations vulnérables qui paient le plus lourd tribut. 

 

Nous croyons fermement que des collaborations internationales, entre journalistes de différents continents, doivent se mettre en place pour mieux rendre compte aux populations de la réalité climatique à mesure que la science se construit et pour mieux jouer notre rôle de décrypteurs, d’analystes et acteurs critiques de l’actualité tels que démontré lors de la pandémie du Covid-19.

 

La Conférence des journalistes scientifiques francophones, prévue à Dakar en octobre 2022, est une initiative du Réseau des journalistes scientifiques d’Afrique francophone (RJSAF) né en 2019 à Lausanne lors de la Conférence mondiale des journalistes scientifiques. C’est la toute première fois qu’une conférence de journalisme scientifique francophone soutenue par des pays francophones se tient en Afrique.

 

Elle est organisée en partenariat avec l’Association des journalistes scientifiques de la presse d’information (AJSPI) en France, l’Association des communicateurs scientifiques du Québec (ACS) et l’Association Suisse du journalisme scientifique (ASJS).

 

Un certain nombre de bourses sont offertes pour les journalistes scientifiques d’Afrique francophone. L’inscription se fait sur dossier et fait l’objet d’une sélection par le comité d’organisation.

 

Conditions

La sélection des participants doit ainsi permettre de rassembler des journalistes de médias variés (presse, radio, TV, web), mais aussi de soutenir la dimension internationale de la conférence en permettant une représentation de nombreux pays francophones du réseau de journalistes scientifiques francophones mondial.

 

Admissibilité 

Pour postuler, les candidat.e.s doivent être des journalistes scientifiques membres du réseau des journalistes scientifiques d’Afrique francophone (RJSAF). Possibilité de devenir membre pour la participation à la conférence en remplissant ce formulaire: https://rjsaf.com/new-journalist-join-network/ !

 

Les candidats doivent donc apporter la preuve d’un travail journalistique datant de plus de six mois à la date de la candidature, en lien avec des thématiques comme les sciences, la santé, l’environnement, l’agriculture, le changement climatique…

 

Dossier de candidature

  • Le formulaire de candidature (à télécharger ici)

  • Un CV

  • Trois productions journalistiques datant de plus de six mois à la date de la candidature (écrit / audio / vidéo / multimédia)

  • Une lettre de motivation qui précise quelle contribution le candidat propose à la conférence (Par exemple: animation d’une session, contribution à un atelier de formation, participation à un panel d’experts…)

  • Une référence qui atteste du travail journalistique scientifique du candidat

Jury de sélection 

Le jury de sélection des candidatures sera assuré par les membres du comité d’organisation de la conférence, qui réunit les quatre associations partenaires du projet.

Toute voie de recours exclue.

Pour les participants retenus, la conférence prend en charge :

  • Le voyage jusqu’à Dakar ;

  • Les transports locaux ;

  • La restauration ;

  • L’hébergement  (chambre double à partager);

  • Les frais d’inscription.

Les frais à charge des participants :

  • Frais de visa et démarches de visa

  • Frais de changements de vol par confort personnel

  • Sur-classement en chambre privée


Délai de soumission de la candidature 

Les dossiers de candidature doivent être en français et envoyés au plus tard le 30 juin 2022 à 23h59 à l’adresse courriel concours@rjsaf.com 

L’objet du message doit comporter les informations suivantes: “nom” suivi de votre “pays” et de la mention “Dossier de candidature”.

Les dossiers incomplets ne seront pas pris en compte.

En raison du volume des candidatures, nous ne serons pas en mesure de vous informer individuellement de l’état d’avancement de votre candidature. Seul(e)s les candidat(e)s sélectionné(e)s seront contacté(e)s.

 

****************

Programme préliminaire de la conférence 

Le journalisme scientifique face à l’urgence climatique

Du 10-16 Octobre 2022 – Dakar, Sénégal

***

LUNDI 10 OCTOBRE 2022

9h-9h45 Ouverture officielle

10h-11h Table-ronde

Allons-nous tous devenir des journalistes climatiques ?

La responsabilité des journalistes face à la catastrophe climatique

11h-12h Table-ronde

Leçons de la pandémie pour les médias: la place du journalisme scientifique 

Pause déjeuner

14h-15h15 Panel d’experts

Les changements climatiques et l’insécurité alimentaire et hydrique

15h15-16h30  Panel d’experts

Quels liens entre climat et santé ?

17h-18h      Conférence

Les maladies négligées et émergentes en Afrique (en partenariat notamment avec l’ONG de recherche médicale contre les maladies négligées DNDi)

***

MARDI 11 OCTOBRE 2022

9h-12h     Ateliers en sessions parallèles

 Atelier 1 : Les techniques d’investigation scientifique

 Atelier 2 : Les outils de fact-checking de l’information scientifique

 Pause déjeuner

14h-15h30     Conférence

Le paysage médiatique africain et la place des sujets scientifiques

16h-17h   Débat

Peut-on changer le regard des médias européens et nord-américains sur l’Afrique ?

17h-18h   Conférence

Quels modèles économiques pour la presse (scientifique) ?

18h       Écoute collective de podacsts

***

MERCREDI 12 OCTOBRE 2022

9h-12h Ateliers en sessions parallèles

Atelier 1 : Produire un podcast scientifique

Atelier 2 : Quels storytellings pour le journalisme scientifique?

Pause déjeuner

14h-16h Panel d’experts

Quels modèles agricoles dans un climat à + 1,5°C

16h30-17h30  Conférence

Prévenir les zoonoses

18h           Apéro – échange

Le journalisme scientifique dans les pays du Sud : comment collaborer avec le Nord ?

***

JEUDI 13 OCTOBRE 2022

09h-10h30  Conférence

L’état de la recherche scientifique africaine – quelle place à la décolonisation des savoirs ?

10h30-11h  Conférence

L’édition scientifique francophone

11h-12h   Conférence

Les impacts environnementaux de l’exploitation minière

Pause déjeuner

14h-15h30  Débat

La géopolitique du climat (aide au développement, financement de la recherches, nouveaux acteurs du climat… )

16h-17h30     Discussions en sessions parallèles

Discussion 1 : Le journalisme environnemental, un métier risqué

Discussion 2 : Le journalisme de solution, une fausse solution ?

18h          Apéro confessions (nos bourdes, nos angoisses, nos névroses…)

***

VENDREDI 14 ET SAMEDI 15 OCTOBRE 2022 

Deux journées de visites de terrain

Les pièges à éviter lors d’une conférence de presse sur le COVID-19

La crise sanitaire a permis de révéler que le public a soif d’une actualité scientifique, que le travail des journalistes est essentiel et qu’une information fiable, rigoureuse et non manipulée peut sauver des vies. 


La pandémie a montré que les lecteurs, face aux incertitudes, aux polémiques et aux théories du complot qui circulent sur la maladie à coronavirus, veulent trouver dans les médias, des réponses aux questions et aux doutes qui les envahissent. 

C’est là qu’intervient le rôle crucial du journaliste qui doit chercher et recueillir l’information auprès des acteurs concernés, auprès des experts du monde scientifique, universitaire, étatique ou privé. Des experts qualifiés, dont les compétences sont avérées. Pas des gens douteux.

Mais, il arrive qu’ils obtiennent certaines informations, comme c’est le cas en Afrique de l’Ouest et ailleurs, lors des conférences de presse organisées par des autorités sanitaires pour faire le point sur l’évolution de la pandémie.

Comment bien couvrir ces conférences ? Comment être préparé pour éviter de poser les mauvaises questions au cours de ces conférences?  Comment éviter de tomber dans le piège des organisateurs ? 

Quelles astuces peuvent-ils mettre en place pour éviter d’être un vecteur d’une fausse information? Comment doit-il traiter les communiqués du gouvernement sur la maladie ? Quelles sont les bonnes attitudes à adopter ?

Avoir une bonne connaissance de la situation sanitaire

Lors des conférences sur le covid-19, « on a l’impression que les journalistes ont peur de poser des questions », constate Noël Kokou Tadegnon, journaliste chez Deutsche Welle et Reuters Tv, cofondateur de Togo Check, une plate-forme togolaise de lutte contre les fausses informations.

« Cette peur peut avoir plusieurs raisons », explique Milo Milfort, fondateur du journal d’investigation Enquet’Action. Il cite le manque de préparation avant la conférence de presse et la non maîtrise du sujet. Mais il y a autre chose, clarifie-t-il, « la santé fait partie des thématiques peu traitées par les journalistes ». 

Au Sénégal, Ndiol Maka Seck, chef de bureau du quotidien national Le Soleil, qui a couvert plusieurs conférences sur le covid-19, a constaté que les journalistes « sont plus dans une posture d’écoute que de poser des questions ». 

Lors de ces conférences, dit-il, les médecins et autres spécialistes en épidémiologie monopolisent souvent la parole parce qu’ils ignorent beaucoup sur cette maladie. « Les journalistes, eux, se contentent souvent de faire le compte rendu fidèle de ces séances. »

Les journalistes doivent-ils se réduire au silence ou être spectateurs au cours de ces conférences ? La réponse de la journaliste scientifique Lise Barnéoud, auteure du livre “Immunisés ? – Un nouveau regard sur les vaccins” est très simple.

Elle estime qu’il est important que les journalistes puissent poser les questions nécessaires à leur bonne compréhension des enjeux, les questions dont ils ont besoin en fonction de leur propre connaissance, leur angle et leur support d’information.

Ils doivent aussi tenir compte de la réalité de leurs pays, précise Adrienne Engono Moussang, journaliste camerounaise, coordinatrice du magazine Sciences Watch Infos. « Quand un journaliste décide d’écrire sur le covid-19, il faut déjà qu’il connaisse la situation de la maladie dans son pays, les chiffres et les mesures qui ont été prises à tous les niveaux ».

Tadegnon insiste sur un autre aspect, la nécessité pour les journalistes de se documenter. « Ils doivent interroger différentes sources et maîtriser le sujet avant d’aller à une conférence de presse. Ils doivent beaucoup lire les écrits d’autres confrères, lire tout document autour de la pandémie et surtout se mettre à la pointe de l’actualité liée à la crise. »

Les trois approches innovantes

Bien sûr, dans un monde idéal, les journalistes qui couvrent ces sujets possèdent déjà une connaissance solide sur les informations de base: l’immunologie, la vaccinologie, les différents types de vaccins, etc. Mais nous savons que ce n’est malheureusement pas le cas, rappelle Barnéoud.

Elle dresse plusieurs façons de couvrir une conférence de presse sur le Covid. Primo, le journaliste peut choisir d’écrire un papier de news, d’information, où l’on retranscrit les informations nouvelles. Secundo, il peut écrire un papier de vulgarisation, de science literacy, où l’on donne des informations de base sur le sujet. 

Cette approche est toujours précieuse, car elle permet, dit-elle, de comprendre comment par exemple le virus se transmet, comment les gestes barrières et les vaccins s’ajoutent les uns aux autres pour diminuer le risque de contamination, etc. 

On peut aussi choisir d’écrire un papier d’enquête, sur un angle bien précis. Généralement, la seule conférence de presse est insuffisante. Elle conseille de compléter l’enquête avec d’autres éléments et rappelle que les trois approches sont nécessaires et légitimes. Sauf qu’elles n’impliquent pas les mêmes genres de questions.

Fact-checking de l’information

En Guinée, certains journalistes font un excellent travail mais d’autres « se limitent pratiquement aux informations fournies par les autorités. Si vous écoutez les rendus de certains à l’antenne, vous avez l’impression que c’est de la communication. Il y a pourtant une différence entre informer et communiquer », nuance Facely Konaté, directeur de la Radio Espace Forêt.

Le travail d’un journaliste n’est pas de recopier les communiqués de presse. Il ne consiste pas non plus à se limiter aux déclarations faites par les autorités sanitaires sans les vérifier, les recouper et les analyser. Il doit connaître les bons outils pour démystifier le vrai du faux.

Lorsqu’un journaliste émet des doutes lors d’une conférence au sujet des propos tenus par l’un des organisateurs, il lui revient de vérifier ces propos. Cela peut se faire de plusieurs manières, indique Sylvio Combey, journaliste, consultant et formateur.

Il conseille de « consulter et de comparer les données disponibles ». Souvent, il y a plein de ces données en open source mais dont on ignore. Il recommande, en outre, de consulter les déclarations antérieures et de recourir aux autres personnes ou sources qui peuvent être concernées ».

Cet article de Kossi Balao a été initialement publié par le Knight Center for Journalism in the Americas de l’Université de Texas à Austin. Lire l’intégralité ici !


La revue scientifique Global Africa sollicite des propositions d’articles

La revue scientifique Global Africa, un projet auquel notre Réseau des Journalistes Scientifiques d’Afrique Francophone (RJSAF) est partenaire, recherche des propositions d’articles à partir des thématiques esquissées ci-dessous.  Les propositions d’une longueur maximale de 1500 signes espaces  compris, pourront être soumises en anglais, arabe, français, swahili (ou une autre langue  africaine). Elles doivent être envoyées au plus tard le 04 octobre 2021.

Introduction : donner vie au virus / faire vivre la viralité

Depuis fin 2019, le monde vit à l’heure virale. Le nouveau coronavirus (SARS-CoV-2) s’est  rapidement propagé, mettant en exergue la densité planétaire des réseaux de mobilité  humaine et informationnelle. Il s’est « associé » (Latour 2020) de manière très différente,  selon les pays, à des dispositifs de détection, de prise en charge et de contrôle, mais aussi à  des marchés du travail et de denrées essentiels, ou à des relations, formelles ou familiales,  d’échange, d’obligation et de care.

Le virus est, d’un point de vue biologique, une entité  liminaire et relationnelle, viable, mais qui ne peut vivre hors des cellules d’un autre organisme.  Il « prend vie » non par l’attaque virale, mais lorsque son hôte entre en relation avec lui  (Napier 2012, Brives 2020). Pour les sciences humaines et sociales, l’objet virus incite ainsi à  poser la question : comment fait-on vivre le virus et la viralité ? 

Question biosociale et écosociale qui évoque les relations spatiales et sociales de la  transmission mais également celles qui donnent virulence à l’infection (Lowe 2017) ainsi que  les relations entre espèces et habitats qui pourraient faire « émerger » de nouveaux virus.  Question épistémologique par ailleurs : par quels modes de savoirs et de détection fait-on  entrer le virus dans les relations sociales et politiques ?

Question socioculturelle enfin : celle  de la viralité que l’on fait vivre par les récits sur les agents pathogènes et éclosions  épidémiques (Wald 2008, Quammen 2015) mais aussi par les représentations de migrants, d’étrangers, de populations et d’espaces– très souvent africains – comme vecteurs ou terrains  de latence et d’émergence virale (Auray et Keck 2015). 

Ce numéro invite à penser la viralité à partir de l’Afrique globale selon une approche  pluridisciplinaire. Il s’agit d’appréhender le virus non seulement comme réalité biologique,  mais aussi comme objet d’informations ou comme lieu d’enjeux qui cristallisent la relation de  l’Afrique au monde du point de vue de la construction du risque, des mobilités, de la gestion  des ressources naturelles, de la production des savoirs ou encore des inégalités des conditions  de vie et des politiques de prévention et de soins. 

Nous sollicitons des articles à partir des thématiques esquissées ci-dessous.

 1. L’Afrique « terre de virus »

Viralité et Afrique sont deux notions consubstantielles dans l’imaginaire occidental. Dès les  premières rencontres avec les explorateurs et administrateurs coloniaux, l’Afrique apparaît  comme le pays des fièvres et donc comme le tombeau de l’Homme blanc (Dozon 1995). Les  Africains, vecteurs de fièvre jaune, mais aussi de maladies non virales comme le paludisme, la  trypanosomiase humaine africaine et la peste, étaient représentés comme « réservoirs à  virus », justifiant la ségrégation raciale des villes (M’Bokolo 1982) ainsi que les campagnes  militarisées de dépistage, de traitement, de prophylaxie et de déplacement des populations

 (Lachenal 2014). On a expérimenté, sur les corps africains, de nouveaux vaccins viraux dont  celui contre la fièvre jaune et celui contre l’hépatite B. On a également mené en Afrique des  campagnes de vaccination de masse antivariolique et antirougeoleuse. Alors que  l’expérimentation vaccinale continue, le continent est aussi accusé de « résister » à  l’éradication de la polio (Yahya 2007). Dans ce contexte, l’Afrique est souvent pensée comme  siège d’une menace virale à contenir dans la continuité de l’imaginaire colonial de la  vulnérabilité « Blanche » (Anderson 1996). Le continent occupe de ce fait une place dominante  dans l’imaginaire bio-sécuritaire néolibéral (Cooper 2008, Wald 2008).

Avec la Covid 19, les représentations ont semblé s’inverser dans un premier temps, pendant  quelques mois, l’Occident a été une menace pour l’Afrique. Toutefois, l’absence de capacité  vaccinale vient de nouveau installer le continent comme siège de(s) menace(s) virale(s) à  venir. Dans ce numéro spécial, nous souhaitons penser la longue durée du rapport construit  entre l’Afrique et les virus. Dépassant l’objet biologique virus, on voudra donc s’interroger sur  la viralité des représentations qui circulent sur le continent, mais également sur le continent  européen qui émerge non plus en tant qu’eldorado, mais “tombeau de l’homme noir”. 

2. Questionner l’Anthropocène

Depuis la ville de Wuhan, la Covid 19 s’est imposée à l’échelle planétaire. Sur la base d’une  extrapolation à partir de 380 nouveaux virus identifiés chez les chauves-souris, le programme  PREDICT 1(Reducing Pandemic Risk, Promoting Global Health) a estimé entre 360 000 et  460 000 le nombre de nouvelles espèces de virus à découvrir. La pression sur les écosystèmes  pour diverses activités intensives d’extraction, de production, interfère avec les cycles naturels  de micro-organismes, enzootiques ou sylvatiques, qui pour certains n’ont que peu, voire  jamais, été en contact avec les humains. En bouleversant les écosystèmes, en particulier les  milieux forestiers, les communautés humaines courent le risque d’un contact avec les  pathogènes des espèces animales qui y vivent. Selon Jean-François Guégan, la destruction à  grande échelle des forêts à travers le monde, notamment en Afrique, entraîne une  cohabitation accrue entre animaux sauvages, animaux d’élevage et êtres humains ; ou pour le  dire autrement, les « humains se sont rapprochés des microbes » et des virus, engendrant un  éveil de cycles microbiens naturels peu ou jamais exposés aux humains (Guégan, Thoisy et al. 2018, Guégan 2020). Ainsi, ces forêts tropicales et équatoriales, bouleversées par l’activité  humaine, constituent de futures bombes biologiques, invitant à anticiper les menaces virales,  et dans tous les cas, à s’inscrire aujourd’hui dans une approche « One Health ».

Le néologisme Anthropocène s’est imposé pour rendre compte de la capacité de l’humanité,  par ses activités, à supplanter les facteurs naturels pour modifier la trajectoire des écosystèmes. Comme le souligne Michel Magny (2021), si l’impact de l’activité humaine sur  les milieux naturels atteint effectivement une ampleur sans précédent, l’intensité du  phénomène nous interroge sur notre espèce et ses relations avec les autres vivants, dont les  virus. D’ailleurs, tout en reconnaissant l’impact de l’Anthropocène, on pourrait adopter une  approche plus critique. Faut-il ainsi accepter l’argument de la pression humaine alors qu’en  Guinée Conakry, les travaux de James Fairhead et Melissa Leach (1995a ; 1995b) montrent  que depuis les années 2000, la pression s’est relâchée, notamment en raison de l’insécurité  liée aux incursions rebelles venues de Sierra Leone ? Et que Jacques Pépin (2011) a bien  montré, en prenant l’exemple du VIH, que la circulation du virus était moins liée à  l’exploitation de la forêt en tant que telle qu’aux politiques coloniales urbaines (ségrégation)  et sanitaires ? Et qu’enfin, les récentes épidémies Ebola (RDC et Guinée) ne sont pas  zoonotiques, mais d’origine humaine ?

Outre les réflexions philosophiques sur les multiples fronts que dessine l’Anthropocène en  termes de menace virale, ce numéro spécial accueille des articles documentant, au travers  d’études de cas, la biographie et la trajectoire de zoonoses ou de virus spécifiques, depuis les  animaux vers les humains et/ou de la forêt vers la ville.

3. Circulations

En plus de la déforestation qui engendre des circulations de micro-organismes entre espèces,  l’accroissement de la population urbaine et de la taille des villes, dans les régions  intertropicales, expose à des dangers microbiologiques nouveaux, plus importants et plus  fréquents. Ces villes abritent par ailleurs des populations démunies, particulièrement vulnérables à la menace virale (Guégan 2020). Selon l’Organisation des Nations unies (ONU),  2,5 milliards de personnes supplémentaires vivront dans les zones urbaines d’ici 2050. Or,  plusieurs travaux établissent un lien entre les risques sanitaires, le bien-être, la santé mentale  et l’aménagement des villes. L’urbanisation anarchique et non contrôlée des villes africaines  a été relevée, avec les problèmes d’insécurité et de violence, d’inégalités (environnementales / sanitaires), d’assainissement et de pollution atmosphérique. 

Autour de l’objet virus, ce numéro spécial voudrait interroger la circulation des virus, des  menaces virales, la transmission/contagion, mais aussi la prévention et l’anticipation du risque  épidémique à travers l’usage de l’intelligence artificielle pour envisager les possibles, mais  également grâce à l’analyse de cartes interactives pour suivre et documenter la trajectoire de  la menace et son emprise. Il interroge la circulation du vivant sous ses différentes formes et  par différents médiums à l’échelle globale ainsi que la fabrication des micro-organismes  virulents ou atténués in situ ou dans des laboratoires, à des fins de prévention ou de  (bio)terrorisme. Ainsi, si la récente pandémie de Covid 19 nous a révélé notre « socle  biologique commun insensible à toute condition sociale et toute appartenance culturelle »  (Garapon 2020), les inégalités infrastructurelles et la fracture numérique persistent. De la  sorte, ce numéro spécial accueille des textes qui se fondent sur des analyses documentées des  processus de production de micro-organismes dans les laboratoires à partir d’animaux de  laboratoire. Il présente les enjeux du bioterrorisme et des défis posés à l’échelle globale, et en  particulier dans les pays du Sud où les infrastructures assurant la sécurité des productions de  laboratoire dans des circuits fermés peuvent être défaillantes.

4. Régimes d’exception, protestations

Quand la menace virale devient réalité épidémique dans une configuration spatio-temporelle  spécifique, elle vient souvent révéler des processus de violence structurelle (Fassin 2004,  Farmer 2005), elle met à nu des crises antérieures, des ressentiments accumulés (Garapon  2020) et elle peut être envisagée comme une réminiscence : les corps se souviennent (Fassin  2006). On a pu organiser des populations, créant des frontières physiques ou symboliques,  reléguant à la marge ou à la périphérie par des stratégies diverses certains groupes,  enfermant, ou tuant des corps porteurs de virus potentiellement dangereux pour préserver  les corps sains, encercler, contenir l’épidémie pour la juguler, comme on l’a vu à l’époque  coloniale (Lyons 1985, Lyons 1992) ou pendant les récentes épidémies (VIH, Ebola, etc.). De  même, la marginalisation, la relégation peuvent conduire à des manifestations de protestation  prenant la forme de revendications pour des formes de citoyennetésspécifiques : citoyenneté  thérapeutique, écocitoyenneté, citoyenneté mondiale ou globale, etc. 

Ce numéro spécial accueille des articles portant sur les moments et régimes d’exception mis  en place dans le contexte africain pour faire face à la menace virale ou à l’épidémie, et sur les protestations qu’ils ont engendrées. 

5. Virus, géopolitique, production des savoirs

L’objet virus interroge la production, la circulation des savoirs, de l’information, des dispositifs  techniques et technologiques, ainsi que la capacité des Etats à faire face à la menace virale ou  à l’épidémie, qu’il s’agisse de l’accès aux molécules, de la sécurisation des frontières, de la  sécurité informatique, de l’hébergement des données, de la protection des données  personnelles. L’objet virus, quand il s’applique à ces domaines, pourrait fournir d’autres grilles  de lecture de la géopolitique à partir du continent africain où, sur fond d’aide humanitaire, de politiques de santé, etc., les pays du Nord déploient différentes stratégies pour utiliser les  corps à des fins d’essais thérapeutiques (Petryna 2009) ou pour accéder aux ressources des  écosystèmes.

On assiste alors à une forme de colonisation non plus des corps humains, mais du vivant, qui  devient une simple matière à fort potentiel économique mais également épidémique et sur la  base duquel une guerre virtuelle ou une attaque bioterroriste pourraient être organisées. Ce  numéro accueille des contributions qui analysent, sur la base de données empiriques et  d’études de cas solides, la manière dont l’objet virus redessine la géopolitique à partir de  l’Afrique, tout en créant un continent évoluant à différentes vitesses en fonction de l’intérêt  des Etats, des fondations pour des pays spécifiques. Et cette géopolitique, en rendant visibles certains lieux, en occulte d’autres (Brown, Craddock et al. 2012). 

6. Désenclaver l’Afrique

Les virus et leurs atteintes sur les corps biologiques et sociaux divergent au Nord et au Sud :  face aux virus, nous ne sommes pas égaux. Les moyens de prévention et de riposte à la  contagion obéissent à des logiques spécifiques aux contextes et sont inégalement répartis.

Ainsi, quand bien même un événement épidémique s’imposerait à l’échelle planétaire, les  contraintes liées aux déplacements, aux interactions, à l’hyper circulation d’informations  (infodémie), mais aussi la vitesse avec laquelle les industries pharmaceutiques peuvent  produire des molécules, dévoilent la géographie des inégalités. En conséquence, si nous vivons  tous avec des virus, les termes de la négociation avec ces derniers varient en fonction de  facteurs géographiques, technologiques, économiques. La notion de « local biologies » (Lock  and Kaufert 2001) a rappelé utilement en quoi le corps était, au-delà de la biologie, le produit  de l’histoire et du contexte économique et social. De ce fait, notre rapport au virus est  forcément local. Ce local est cependant lui-même travaillé par des paradigmes instables (Giles Vernick and Webb 2013). Au cours des deux dernières décennies, nous sommes passés d’une  approche de la santé internationale qui s’est voulue globale ‒ Global Health – et qui désormais se veut intégrée ‒ One Health. Autrement dit, la « Terre s’arrondit » (Moulin 2014). Ce qui  n’empêche pas la mise en place de réponses hégémoniques, autoritaires, souvent violentes. 

Le numéro spécial accueille des contributions liées à cette imbrication du local et du global. 

Les propositions de communication, d’une longueur maximale de 1500 signes espaces  compris, pourront être soumises en anglais, arabe, français, swahili (ou une autre langue  africaine). Le résumé doit explicitement prendre en charge les cinq (5) questions suivantes :

1. Votre article entre-t-il dans le champ de notre revue ? Quels aspects sociétaux ET globaux aborde-t-il ?

2. Quelle est la question/le problème scientifique abordé.e dans la proposition ? 3. Quelle(s) est/sont la (les) conclusion(s) clé(s) qui répondent à cette question ? (ou  l’idée clé )

4. Quels sont les trois articles les plus récemment publiés qui sont pertinents pour cette  question ? Pourquoi votre papier est-il original par rapport à ceux-ci ?

5. Pourquoi ce travail est-il important et opportun ?

Les propositions doivent être envoyées à l’adresse suivante : redaction@globalafrica.ac au plus tard le 04 octobre 2021.

Fred Balao qui filme les passants texte alt

une nouvelle offre d’emploi

Le RJSAF cherche un journaliste

Lorem ipsum dolor sit amet, consectetur adipiscing elit. Sed id convallis arcu. Cras in purus sollicitudin turpis posuere vestibulum sit amet sit amet arcu. Vestibulum vel iaculis mauris, quis feugiat arcu. Aenean nec consectetur diam. Donec tempor lectus hendrerit vulputate porta. In maximus laoreet felis, quis tempus enim interdum vel. Curabitur vitae mauris nibh. Fusce lorem justo, tempor sit amet tortor nec, consequat pharetra justo. Ut tristique sed augue nec hendrerit. Cras eu sagittis arcu, et fringilla erat.

Nullam blandit massa sapien, nec facilisis orci convallis non. Curabitur interdum at neque et ornare. Donec placerat scelerisque arcu, eu cursus massa tempor a. Proin augue augue, blandit ac leo id, hendrerit interdum justo. Phasellus imperdiet efficitur risus, a ullamcorper est finibus id. Etiam eget aliquam metus, non gravida nibh. Cras euismod magna urna, et imperdiet leo rhoncus sed. Ut accumsan massa dolor, vitae gravida purus interdum lobortis. Donec at mauris euismod, egestas nulla at, hendrerit lacus. Pellentesque nibh leo, lobortis et mattis sit amet, venenatis at neque. Nam sollicitudin iaculis nisi sed scelerisque. Duis dictum viverra urna et pharetra. Nulla tempus congue arcu, at viverra est tempus et.

Donec nibh urna, bibendum sed massa quis, varius posuere purus. Nullam at imperdiet eros. Phasellus ultrices nibh at mollis dignissim. Nam tincidunt ultrices lorem, convallis porttitor odio scelerisque a. Pellentesque purus tortor, facilisis in dui sed, accumsan gravida quam. Integer pellentesque venenatis mollis. Maecenas hendrerit varius sodales. Quisque eget sem erat. Sed consequat, diam eget consequat tincidunt, augue magna pulvinar elit, a tincidunt massa velit id eros. Nulla facilisi. Sed quis efficitur velit. Nunc cursus sed turpis sed sodales. Pellentesque habitant morbi tristique senectus et netus et malesuada fames ac turpis egestas. Ut tempus ex a velit rutrum, quis ultricies lacus tincidunt. Morbi ut quam mollis, consectetur sem sit amet, dictum odio.

Nam id maximus arcu. Donec et lacinia tellus, at aliquet sapien. Etiam auctor felis nisl, tempus finibus tellus gravida non. Donec posuere rutrum justo, et malesuada metus aliquam nec. Donec a erat dui. Nunc nunc sapien, ullamcorper ac sollicitudin at, aliquam sed massa. Suspendisse quam risus, lobortis nec luctus vitae, dignissim eu ante. Suspendisse vestibulum quam nisl, id porta turpis iaculis eget. Phasellus hendrerit risus cursus metus aliquam, nec mattis lorem ornare.

Praesent porta malesuada dapibus. Donec ipsum lorem, congue sit amet facilisis in, fringilla vitae odio. Quisque sed ornare velit, id porta turpis. Donec vulputate nibh ac tortor blandit, eget maximus turpis vestibulum. Nulla sit amet eros at sapien vestibulum malesuada id sed nibh. Aliquam erat libero, blandit nec massa non, suscipit imperdiet nibh. Vivamus scelerisque purus quis consequat congue. In placerat velit non erat volutpat, non sollicitudin augue faucibus. Duis auctor lobortis ligula, in dictum nisi efficitur nec. Praesent felis augue, pharetra vitae eros quis, volutpat condimentum sapien.

Les défis du journalisme scientifique pendant le COVID-19

Co-fondateur de Heidi.News, média en ligne dédié à la science et à la santé, Olivier Dessibourg pense que pour tout journaliste, il est important de maîtriser « les clefs de lecture de la science », c’est-à-dire les canaux de la production du savoir, qu’il s’agisse d’observations, d’expériences, de raisonnements ou encore de calculs théoriques. Car la science, a précisé le journaliste, se construit par itération et par graduation progressive. « C’est sur des socles anciens que l’on construit les résultats du futur. »

En somme, Olivier Dessibourg, qui occupe depuis mi-mai 2020 le poste de directeur de la communication de la Geneva Science and Diplomacy Anticipator (GESDA) estime nécessaire « d’instiller la culture de la science aux journalistes ».

Au cours du webinaire organisé le jeudi 2 juillet par Kossi Balao, le directeur du Forum de Reportage sur la Crise Sanitaire Mondiale, la journaliste scientifique Magali Reinert, spécialiste de l’environnement, a fait savoir que la pandémie avait bouleversé la pratique même du journalisme du fait des centaines de fausses nouvelles ou théories qui ont circulé durant toute cette période, laissant parfois le journaliste dans l’embarras ou l’incertitude.

« On a été soumis à un flot d’informations.[…] Réfléchissons un peu à ce qu’on veut produire comme sujet », a déclaré cette enseignante à mi-temps en master de journalisme à l’Université Lyon 2. 

Les journalistes scientifiques appelés dans les rédactions

Toutefois, elle souligne que cette crise est une occasion pour les journalistes scientifiques de montrer leur savoir-faire. « Dans cette crise, on a peut-être vu la plus-value des journalistes scientifiques. Certaines rédactions qui n’en avaient pas ont fait appel à eux. C’était pour ces journalistes la chance de travailler dans de grandes rédactions ».

Pour sa part, Sylvio Combey, le directeur du site d’information Africa Rendez-Vous a évoqué la difficulté liée à la connexion internet. Ce qui, selon lui, est un handicap au bon travail des journalistes en ce temps de crise. « C’est aussi assez délicat dans nos pays du Sud, surtout au Togo où le coût d’accès à internet est très cher et le taux de pénétration d’internet très faible. Et travaillant à la maison vous êtes encore appelé à un effort supplémentaire. Les conditions n’étaient pas vraiment réunies pour bien travailler », a fait savoir le journaliste, co-fondateur de TogoCheck, une plateforme spécialisée dans la traque aux infox.

Il déplore l’absence quasi-totale de spécialistes disponibles pour répondre aux questions des journalistes. « On ne s’attendait pas forcément à être touchés par cette pandémie. Conséquences, nos scientifiques, nos médecins n’avaient pas toutes les informations sur la pandémie. C’était très délicat d’avoir des informations de premier rang », a-t-il fait savoir.

La gestion de l’avalanche d’information

« C’est l’apanage de la science de se savoir, de se faire une construction progressive », rappelle Olivier Dessibourg. Car la science, précise-t-il, est faite d’incertitude. Cependant, il conseille aux journalistes de trouver des experts capables de confirmer ou d’infirmer une information, « pas des gens douteux ».

Face à l’avalanche d’information, il demande aux journalistes de remonter la source de l’information. C’est le plus gros défi. « L’une des premières recommandations pour tout journaliste scientifique, c’est de retrouver, pister et remonter à l’origine même des données, de voir d’où elles viennent. Il faut aller plonger dans les données, voire les statistiques, vérifier si les chiffres sont bons ou pas ».

Pour Olivier Dessibourg, les journalistes ne doivent pas sauter sur toutes les nouvelles informations qui tombent. Plutôt que d’aller à la va-vite, il invite les journalistes à tempérer, lister les informations des plus importantes aux moins bien pressantes pour un meilleur traitement.

Prendre le temps

« Il faut juste essayer de rester serein. Prendre le temps pour bien faire. Ce n’est pas parce qu’on arrive cinq jours plus tard qu’on a perdu quelque chose. » 

Et Magali Reinert d’ajouter que les journalistes scientifiques ont pour dessein, selon elles, de communiquer ce que les chercheurs trouvent. « Le journaliste scientifique est là pour regarder les productions. Avec l’aide des experts il essaie de voir ce qui fonctionne ou ne fonctionne pas ».

Elle a fait savoir que les journalistes scientifiques doivent obligatoirement avoir recours à la méthode scientifique, trouver les sources exactes, vérifier les informations pour ne pas faire le jeu des partisans de complot ou donner une information erronée.

Cet article a été originellement publié le 20 septembre 2020 par le Réseau international des journalistes (IJNet).